LES PHOTOGRAPHIQUES 2025 / PROGRAMMATION
15 mars > 13 avril / Le Mans et agglomération
Sandrine Elberg (invitée) ''AU DELÀ DU COSMOS''.
À LA COLLÉGIALE SAINT-PIERRE-LA-COUR / LE MANS.
L’artiste taquine l’œil du spectateur par une fabrique des images qui balance entre réel et fiction : là où il croit apercevoir l’explosion d’un astéroïde, ou l’épanouissement d’une constellation, ce sont des grains de poussière savamment éclairées et mis en scène. Clin d’oeil d’une artiste talentueuse adepte de la chambre noire et d’un large éventail d’expérimentation photographique en argentique et en numérique, qui s’affranchit des frontières entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Ses images incarnent élégamment le lien entre science et photographie qui ne cesse de faire pétiller les neurones et les regards".
Andreina De Bei (2022)
''Ainsi, influencée par l’histoire de l’art des années vingt, j’expérimente la consistance même du médium photographique, en déclinant ses possibilités techniques et esthétiques. J’aime créer des images entre rêve et réalité, entre science et utopie et enfin entre la Terre, notre satellite la lune et les étoiles. Je révèle donc des photographies qui n’existent pas encore mais inspirées de découvertes scientifiques et oniriques où le minéral est omniprésent.
In fine, si le clair-obscur et le noir et blanc agit sans doute comme révélateur technique et esthétique dans mon travail ; c’est encore mon rapport aux sciences et à la notion de voyage qui caractérise le mieux ma démarche artistique.''
Sandrine Elberg
Céline Alson ''ALICE ...''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
Alice apparait à première vue comme une petite fille répondant aux stéréotypes de l’époque. Elle devrait rester bien sagement sous son arbre, et pourtant ...
Elle chemine dans un espace-temps distendu où règne le non-sens, peinant à étouffer sa vivacité. Elle poursuit vaillamment sa route peuplée d’animaux, rapetisse, grandit, affronte des adultes pétris de règles absurdes.
Quête d’identité, recherche du « bon » sens, colère et violence, respect des règles, animaux inquiets de leur extinction... ce conte est de toute actualité.
Lui donner comme cadre Versailles, lieu de pouvoir, règne de l’étiquette, mais aussi lieu de démesure, où l’on risque de se faire couper la tête, prenait tout son sens.
Jouant des échelles et des mediums, tirant parti des statuaires, des reflets, ou utilisant des photographies transparentes qui n’ont ni "bon" ni mauvais "sens" pour construire des mobiles photographiques, Céline Alson réinterprète Alice au Pays des Merveilles.
Utilisant le format d’un jeu de cartes, elle a également tiré certaines scènes en héliogravures à l’encre dorée, en hommage aux gravures de John Tenniel qui accompagnent l’édition originale du livre de Lewis Carroll.
Delphine Blast ''BOXING QUEENS''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
''En Tanzanie, la boxe est un sport qui se popularise, mais où les femmes n’avaient jusqu’à présent pas leur place. Or, de plus en plus de jeunes tanzaniennes s’adonnent à ce sport et rêvent d’en faire leur métier. “BOXING QUEENS” est un projet qui met en lumière ces boxeuses en voie de professionnalisation, souvent issues de quartiers défavorisés, et qui au-delà du ring, se battent pour leurs droits et leurs libertés.
Pour beaucoup, apprendre à se défendre est une nécessité: selon une récente étude de l’ONU, 40% des femmes tanzaniennes âgées entre 17 et 49 ans ont subi des violences physiques au cours de leur vie. La boxe leur permet ainsi de gagner confiance en elles, tout en leur offrant un chemin vers l'émancipation sociale.
Si cette pratique est noble, elle est aussi exigeante et implique de nombreux sacrifices. Aux difficultés physiques s’ajoutent les difficultés financières. Ainsi, celles qui signent et persistent deviennent des agents de changement dans leur communauté et sont une véritable source d’inspiration pour de nombreuses jeunes sportives.
Ce travail présente des portraits des boxeuses pris après leurs entraînements, sublimées par des motifs en feuilles d'or, symbolisant leur élévation au rang de figures royales, fières et inspirantes.''
Delphine Blast
Isabelle Chapuis ''VIVANT''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
Le travail d’Isabelle Chapuis se déploie de la photographie plasticienne à la photographie thérapeutique. Ces deux dimensions se nourrissent l’une et l’autre et ont pour point commun la relation au corps. À la croisée de ces deux pratiques, pendant sept années, elle a photographié et interviewé des hommes et des femmes sans apprêt. Elle avait le désir profond de célébrer la dimension sacrée du corps, d’accompagner chacun à s’offrir un regard bienveillant et ainsi de contribuer à changer les représentations. C’est un projet photographique ayant une dimension humaniste qui rassemble 80 photographies et 15 témoignages. Il était important pour Isabelle de donner une voix aux personnes photographiées ; leurs partages participent grandement à la dimension sen-sible et à la portée réparatrice inhérente à sa démarche. La photographe a pensé l’ensemble tel un récit de résilience, d’inclusivité, d’amour de soi, d’acceptation, de solidarité, d’espoir...
''Je propose au travers de ce travail une expérience de rencontre du vivant, sous ses formes humaines, végétales ou animales. J’ai à coeur de célébrer les multiples manifestations du vivant dans leurs beautés riches et complexes. J’aimerais inviter à une écoute visuelle, fruit de mon cheminement sur le thème des parures corporelles.
À l’image d’un blason, la parure constitue un signe visuel qui donne une information sociale, culturelle, voire biologique. Je m’intéresse ici aux parures corporelles les plus élémentaires.
Celles qui se racontent par le corps et qui ne peuvent se passer d’une peau pour être.
J’ai choisi d’écouter ces détails de l’intime avec lesquels nous venons au monde et qui muent au cours de nos existences. Ce n’est pas la nudité en tant que telle que j’explore, mais plutôt le corps comme demeure de l’âme. En tant que photographe plasticienne et thérapeutique, j’ai l’intuition que le langage corporel ex-prime extérieurement ce que nous sommes à l’intérieur. L’attitude corporelle, la façon de se trouver dans son corps est plus qu’un agencement physique, elle traduit notre manière d’être présent au monde. Plus encore que par les mots, le corps, bavard, nous dévoile en tant qu’individu. Il dévoile des émotions indicibles. Chaque corps a tant à dire sur son histoire, ses désirs, ses joies, ses peines ... Sa voix ne sait pas mentir et mérite qu’on s’arrête longuement pour comprendre, détendre. Car rencontrer le corps, c’est aussi faire place aux conditionnements, aux tabous, aux traumatismes de chacun. J’ai recueilli le témoignage des per-sonnes photographiées sous forme d’interviews enregistrées et retranscrites.
Au-delà des mots, j’ai fait le choix d’écouter ce langage silencieux. Le corps exprime dans sa manifestation une vérité essentielle. Lorsque celle-ci est entendue, il se révèle organe de connexion à une dimension plus vaste. La célébration amoureuse du langage du corps abolit l’illusion de la séparation avec le tout. Il dévoile alors sa connexion à toutes les formes de vie. Le tissu de correspondances qui mène sous une destinée commune les animaux, les plantes, l’homme et le monde invisible s’en trouve révélé.''
Isabelle Chapuis
Edoardo de Ruggiero "CAMPUS STELLAE"
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
Un adolescent placé en foyer, à un moment charnière de sa vie, en plein procès pénal, marche aux côtés d'un adulte. C'est sa dernière chance—un périple de 1 550 km à travers les paysages les plus rudes de l'hiver, une expérience en huis clos qui s'étend sur trois mois. Chaque jour, il doit faire un choix : avancer ou retourner en arrière. La route devient alors une métaphore, où chaque pas peut signifier un nouveau départ ou une rechute dans les anciens schémas.
Dans "CAMPUS STELLAE", Edoardo De Ruggiero montre comment il transforme la photographie en un acte performatif, capturant la complexité de l'expérience humaine dans des moments de désespoir, de résilience et de tendresse. Cette exposition va au-delà du récit personnel et explore des thèmes universels comme le destin, le choix, et la tension constante entre l'envie de se libérer et l'emprise des forces qui nous dépassent, comme les étoiles, vastes et lointaines, qui peuvent tout autant guider qu'emprisonner.
Bastien Deschamps ''LE POULPE AU REGARD DE SOI(E) ''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
Le poulpe au regard de soi(e) se déploie comme une odyssée crépusculaire, où l'intelligence artificielle se révèle être à la fois muse et malédiction. Il s'agit d'une réinterprétation des Chants de Maldoror mêlant techniques de photographie ancienne, poésie surréaliste et IA. C’est une exploration de cette dernière, entre sombre fascination et angoisses intrinsèques. Une lente dérive antéfuturistique entre l’œuvre matériel et les limbes numériques.
Le projet est découpé en six séries, correspondant aux six chants des Chants de Maldoror. Chacune, avec sa technique particulière et ses propres interrogations et enjeux, représente une tentative désespérée de réancrer l'artificialité de l'IA dans le concret de la matière, de donner corps à ce qui n'est, au fond, que calculs et données, tout en proposant une réflexion mélancolique sur cette intrusion dans le domaine de la créativité. Le projet interroge le futur de la photographie et de la création artistique dans un monde où l'originalité et l'authenticité sont menacées par la facilité déconcertante avec laquelle l'IA peut reproduire et créer.
Le poulpe au regard de soi(e) est à la fois un hommage à Lautréamont et un avertissement, un dialogue entre passé et présent, servant de véhicule à une errance créative où la poésie surréaliste se mêle à une anxiété latente face à un avenir technologique incertain.
Sandra Matamoros ''CORPS CÉLESTES''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
''Mon travail explore la relation de l'homme à la nature dans une quête artistique et philosophique. Guidé par les notions de transformation et de réparation, je navigue entre le tangible et l'intangible, m'appuyant sur les quatre éléments pour proposer une vision onirique des paysages. J'efface les frontières entre le matériel et l'immatériel, en invitant le hors cadre, figuré ou factuel, dans chaque image. Mon approche dépasse la photographie en utilisant divers médiums comme le miroir, créant ainsi des installations.
Ces deux dernières années, j'ai exploré le cube miroir, figure géométrique associée à la Terre selon Platon, pour photographier notre planète en tant qu'astre. J'ai ensuite construit ce cube en volume, puis l'ai fragmenté en une boîte photographique, capturant en son cœur des paysages explorés. Cette démarche a donné naissance à des sculptures photographiques aériennes, aboutissant à la série "Corps célestes". Le contraste entre les formes tranchantes du miroir et les formes organiques comme la roche questionne notre juste place dans cet environnement.''Sandra Matamoros
Alexis Pichot ''RÉSURGENCE''
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans
''Ce titre est apparu comme une évidence, dès mes premières rencontres avec ces militant.es que l’on surnomme les ''écureuil.les'' et qui luttent contre le projet autoroutier de l’A69, censé relier Castres à Toulouse. J’étais fasciné de voir leur faculté à resurgir à chaque répression des forces de l’ordre. Ne pas se laisser abattre, croire en ses convictions, protéger les arbres et imaginer un monde où les humain.es seront plus en harmonie avec la nature.
C’est la première fois que j’aborde un sujet comme celui-ci, un sujet où la nature, les humain.es et une cause environnementale sont réuni.es. Cela faisait quelque temps que je désirais fédérer ces conditions et offrir encore plus de sens à ma photographie.
J’avais besoin de sortir de ma solitude nocturne et de me confronter à un autre réel.
Alors, je m’éclipse de cet espace connu pour me plonger sous le soleil d’une réalité crue. Depuis novembre 2023, je réalise un travail au long court où je viens témoigner de leur vie dans les arbres à travers une imagerie qui mélange le reportage et l’artistique.
Alors, telle une Résurgence, l’appel de la forêt ne cesse de résonner comme une de nos sources de survies. La préserver est une action écologique et aussi politique.''
Alexis Pichot
Jean Puirabaud ''ILS ONT MÊME VOLÉ L’HORIZON''
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans
"L’Isla Navarino, une île au confins de la terre de feu, la dernière limite, déchiquetée par les vents à l’extrême Sud du Chili. C’est la fin du monde.
En ce début de 20e siècle, la course sur ce territoire est lancée pour les colons.
Missionnaires, chercheurs d’or, scientifiques, fermiers avide de terres et d’aventures... Autant d’hommes tendus vers un but : confisquer, classer, enrégimenter, dominer, massacrer des Indiens. Les maladies feront le reste.
C’est l’histoire du génocide du peuple Yagàn.
Une colonisation violente, aux fondements de l’histoire moderne latino-américaine.
Un endroit qui est oublié de tous. Désolé. La violence des lumières et les ciels barbouillée de gris. Des mers d’apocalypse et la nuit qui n’en finit plus.
C’est chercher leurs traces, photographier l’absence et les fantômes qui habitent ce territoire. C’est la violence sourde qui infuse le paysage.
Les mémoires effacés d’un monde perdu."
Jean Puirabaud
Claire-Marie Régent ''L'USINE CARAMBAR, UNE HISTOIRE DE FAMILLE".
À la médathèque Louise Michel et au centre social Gisèle Halimi / Allonnes.
Vernissage vendredi 14 mars à 18h
Cette série photographique vous invite à découvrir un témoignage de la vie ouvrière au sein de l’usine Carambar à travers des mises en scène photographiques, des projections et des photographies d’archives. La photographe Claire-Marie Régent a eu carte blanche durant plusieurs mois pour imaginer une dernière trace artistique de ce site industriel implanté dans la ville de Marcq-en-Barœul, qui s'apprête à être détruit.
Le projet est né d'une rencontre avec deux anciennes ouvrières de l'usine : Marie-Claire et Marie-France Pisson, deux sœurs originaires de Marcq-en-Barœul, aujourd’hui âgées respectivement de 70 et 72 ans. Les décennies qu’elles ont passées au sein de l’entreprise Carambar sont racontées à travers des albums de famille qu'elles ont créés, dévoilant une facette chaleureuse de la vie ouvrière. C’est dans cet esprit que la photographe a choisi d’alterner ses propres photographies avec des photos issues des albums des deux sœurs, créant ainsi un dialogue visuel et intergénérationnel.
En partenariat avec la ville d’Allonnes et la médiathèque Louise Michel
Carole Cettolin ''CE QU’IL EN RESTERA''.
Au Centre d’art Île MoulinSart / Fillé/Sarthe.
Du 16 mars au 29 octobre. Exposition en extérieur/parcours sur l'île en accès libre.
Vernissage dimanche 16 mars à 11h
"Ce qu’il en restera" est une série photographique qui confronte l’esthétique des océans à la réalité de la pollution plastique. Les images, inspirées des vitraux médiévaux, offrent une première lecture esthétique séduisante. Cependant, un examen plus approfondi révèle une accumulation de déchets plastiques, incitant le spectateur à une prise de conscience.
Mon objectif est de susciter l’émotion et d’engager le public dans une réflexion sur notre responsabilité collective face à la crise environnementale mondiale.
En partenariat avec le Communauté de Communes du Val de Sarthe et le Centre d’Art de l’Ile de MoulinSart
LES EXPOSITIONS DU
(OFF des Photographiques)
Depuis plusieurs années, parallèlement aux Photographiques, des lieux partenaires nous rejoignent et exposent des travaux dans le cadre de leur propre programmation. Ils participent ainsi à créer une effervescence autour du médium photographique dans toute sa diversité, une véritable "Fête de la photographie".
Ce "Programme associé" prend place en divers lieux de l’agglomération mancelle et du département de la Sarthe.