Bastien Deschamps ''LE POULPE AU REGARD DE SOI(E) ''.

Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.

Geraldine Villemain Serie whispers Les Photographiques

Le poulpe au regard de soi(e) se déploie comme une odyssée crépusculaire, où l'intelligence artificielle se révèle être à la fois muse et malédiction. Il s'agit d'une réinterprétation des Chants de Maldoror mêlant techniques de photographie ancienne, poésie surréaliste et IA. C’est une exploration de cette dernière, entre sombre fascination et angoisses intrinsèques. Une lente dérive antéfuturistique entre l’œuvre matériel et les limbes numériques.

Le projet est découpé en six séries, correspondant aux six chants des Chants de Maldoror. Chacune, avec sa technique particulière et ses propres interrogations et enjeux, représente une tentative désespérée de réancrer l'artificialité de l'IA dans le concret de la matière, de donner corps à ce qui n'est, au fond, que calculs et données, tout en proposant une réflexion mélancolique sur cette intrusion dans le domaine de la créativité. Le projet interroge le futur de la photographie et de la création artistique dans un monde où l'originalité et l'authenticité sont menacées par la facilité déconcertante avec laquelle l'IA peut reproduire et créer.

Orianne CiantarOlive les photographiques 2

Le poulpe au regard de soi(e) est à la fois un hommage à Lautréamont et un avertissement, un dialogue entre passé et présent, servant de véhicule à une errance créative où la poésie surréaliste se mêle à une anxiété latente face à un avenir technologique incertain.

Bastien Deschamps est un photographe itinérant. Depuis 2015, il a pris la route et se consacre à la photographie à plein temps. Sa pratique se déploie de manière plurielle. D'une part, elle prend une dimension documentaire qu'il revendique comme étant géopoétique, en abordant les questions sociales à travers le prisme du sentiment brut. Son approche privilégie une immersion longue et sensible, utilisant des outils empruntés au journalisme et à l'anthropologie, pour explorer des problématiques humaines complexes.

D'autre part, son travail est également une exploration du médium photographique lui-même, dans une recherche sur sa matérialité et ses limites. Cette dimension expérimentale tend vers une démarche plastique, où l'image devient non seulement un support de représentation, mais aussi un objet d'interrogation.