LES PHOTOGRAPHIQUES 2023 / PROGRAMMATION
(Édition terminée)
18 mars > 9 avril / Le Mans et agglomération
Émilie Arfeuil (photographe invitée) ''HYLÉ''.
À la Collégiale Saint-Pierre-la-Cour / Le Mans.
L'exposition se présente sous une forme d'objets photographiques, installations vidéo et création sonore, en collaboration avec les artistes Alexe Liebert, Cindy Gatimel, Laurie Bellanca & Benjamin Chaval.
Hylé : "En grec ancien, Hylé désigne la matière première du monde, la matière originelle dont chaque chose est faite. Dans Hylé, j’ai fabriqué un monde merveilleux peuplé de chimères (...) où il est presque impossible de distinguer les entités vivantes des non-vivantes, les organiques des minérales ou des cosmiques. La révélation photographique est comme inversée dans le processus créatif: dans l’obscurité totale, je peins et enlumine corps et végétaux pour les révéler progressivement grâce à des pigments sensibles au rayons UV. La nouvelle matière prend progressivement forme et sort du noir.
Dans une perception utopique de l’humain dans son rapport à la nature, Hylé sublime les corps de personnes invisibilisées dont le genre, la sexualité ou la norme esthétique échappent ici au tangible et à toute catégorisation. Comme à son accoutumée, le mythe est ici utilisé comme un acte politique, non moins pour dévoiler que pour transformer la réalité et rendre visible un nouvel «ordre» de la nature qui en accueillerait le «désordre», et en révéler toute sa beauté."
Émilie arfeuil
Christophe Beauregard ''WHY NOT PORTRAITS ?''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
"La série photographique "Why Not Portraits ?" interroge la question de la pose et du cadre : comment, lorsque l’on compose un portrait, positionner le sujet photographié ? La règle veut que le premier plan, recueillant la figure du modèle, prévale sur le second, ici des papiers peints volontairement « sans qualité » sinon celle-ci, imposer un affichage visuel qui fait contraste, perturbant pour l’œil. "Why Not Portraits ?", précise Christophe Beauregard, "a pour objectif de rassembler des portraits d’anonymes et d’inciter à porter une attention particulière à leur apparence. Comme dans certaines toiles de Matisse du début du XXe siècle, ces modèles sont photographiés devant des fonds imprimés, l’occasion de questionner les rapports de la figure au fond. Il peut exister un lien formel entre ce fond et les matières des vêtements, soit au contraire la figure s’en détache."
L’anonyme figuré, quand il s’agit d’un portrait, est d’office problématique : qui est-elle ? et qui est-il ?, se demande- t-on. L’image, dans ce cas, appelle l’identité. Or l’identité de chacun des modèles, par Christophe Beauregard, ne sera pas précisée, sauf par un vague prénom (« Alexis », « Nadège », « Guillaume », « Carole », sans plus de précision au registre identitaire). Il en résulte pour le spectateur une relation tendue à l’image. Affectueuse en ce qu’elle offre la figure de personnes photographiées à leur avantage, qui cherchent à crever l’écran, l’image est aussi bien frustrante. Elle n’en dit pas assez, elle semble de surcroît hésiter entre la valorisation du sujet et celle du fond sur lequel s’affiche celui-ci, dans un troublant va-et-vient entre certitude et incertitude et entre affirmation et dévalorisation de la personne."
Paul Ardenne, critique et historien de l’art
Angélique Boissière ''REFLEXIONS A SOI''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
Comment évoquer la photographie d’Angélique Boissière sans aborder le pan si particulier de l’autoportrait ?
Un rolleiflex au creux des mains, parfois hissé sur son trépied, et un visage neutre presque perpétuellement tourné vers la gauche déclenchent chez le spectateur une étonnante attraction.
Pourquoi subit-on si invariablement une attirance pour un univers qui nous semble au premier abord idéal, naturellement féminin ? Face à ces images, l’œil décèle ce qu’il recèle de simple et d’intime, de foncièrement humain.
L’autoportrait d’Angélique Boissière a très fortement recours à sa réflexion, mais est-ce là un clin d’oeil à l’essor de l’autoportrait dans l’Art concrétisé par la multiplicité des miroiteries? Miroirs, reflets de fenêtres ou de porte-vitrées, nous apparaissent presque à chaque fois et délivrent, sinon un morceau de cadre, ou son entièreté, les fragments d’un corps avec lequel on se familiarise, une figure de femme concentrée sur son ouvrage. Entière, multiple ou détaillée, la photographe nous livre dans une image concrète ce qui peut être un éclat de son âme. Comment interpréter le miroir brisé, le regard inaccessible sinon hors champ ?
Cette pratique naît à l'adolescence pendant ses insomnies, tout d'abord appréhendée en cachette, comme un interdit. Ne disposant que d’elle-même, Angélique est d’abord son propre modèle par soucis de praticité. Disposer d’une chambre à soi est bien pour elle un gage d’épanouissement créatif.
Dans l’intimité de sa chambre, elle se découvre capable de se faire autre. Ce qui est initialement expérimental deviendra vital chez l’artiste qui, avec la photographie, va grandir, se rencontrer, se reconstruire, et se suivre au fil des années. Photographier, et se photographier, développent alors des vertus curatives face à un sentiment de vide, à une angoisse profonde, a déréalisation invivable.
La photographie est en ce sens un outil cathartique véritable. Il se substitue à l’interaction redoutée en devenant une forme de langage indépendante, elle-même vectrice d’émotions.
Et au-delà de l’image, ce sont ses modes de lecture qu’Angélique peut contrôler sciemment. Ici, le féminin n’est pas passif, et s’arrache aux carcans stéréotypés. Avec des points de vue qui sortent de l’ordinaire, telles la contre-plongée poussée à l’extrême, la présence imposante du pied de l’appareil, ou encore des figures dissimulées, la femme artiste est modèle et créatrice sans se corrompre à une fausse-modestie.
Dans sa mise en scène, l’on ne sait par l’image seule qui elle est vraiment, et où se trouve le basculement subtil entre la personne réelle et un possible personnage. L’autoportrait est-il un moyen de façonner un personnage fantasmé voué à plaire, ou d’explorer sa nature profonde ? S’il en ressort une certaine douceur, une mélancolie intemporelle et une simplicité certaine qui revêt une élégance véritable, la profondeur des contrastes et le sérieux présents connotent, non pas la pudeur, mais une retenue.
L’usage du nu, s’il n’est pas une récurrence, est un pied-de-nez à des restrictions intégrées dès l’enfance. C’est de plus une occurrence qui de tout temps, fut présente dans les représentations artistiques et demeurera à jamais éternellement immuable. Mais si la nudité est présente, ce n’est pas pour recourir à la séduction du corps féminin.
L’Angélique en portrait n’a donc rien d’accidentelle, se faisant femme, avec ses faiblesses et ses craintes. C'est cette véracité des émotions perçues, qui, pour l'œil émotif du spectateur un peu voyeur de ces images assumées, lui permet de s'y retrouver, s'y reconnaitre, car ce qui touche assurément, est la perception de l’humain qui dans l’art, domine ses troubles.
Brice Bourdet ''JE SUIS UNE LÉGENDE''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
"Qu'en est-il alors de ces photos de vacances de 2018, de 2017, de 2016 que plus personne ne like, des photos d'assiettes garnies prises juste avant de manger au restaurant que plus personne ne commente ? Toutes ces photos que vous avez un jour postées avec enthousiasme et que vous avez peut-être oubliées au final. Ces photos vous provoqueraient-elles encore des émotions si vous les regardiez à nouveau ? Et quand les avez-vous regardées pour la dernière fois ?
Je suis donc parti à la recherche de ces photos que vous avez oubliées. De toutes ces fois où vous avez publié une photo de hublot de l'avion pendant le vol alors que l'on vous avait bien demandé de ne pas activer internet dans l'avion. De ces lieux de vacances inoubliables où vous avez fait la queue pour avoir la photo qui fait bien. Ces photos de voyages avec votre ex que vous ne voulez plus voir...
Mais ces photos sont-elles si uniques ? Avec 100 millions d'images postées par jour, peut-on vraiment encore produire du neuf ? Ou nos photos ressemblent-elles, à peu de chose prêts, à celles des autres ? J'ai donc passé plusieurs mois à collectionner ces photos oubliées des réseaux sociaux, ces photos qui selon les lieux se ressemblent tellement, malgrè le fait que leurs protagonistes ne se connaissent pas.
J'ai alors commencé à les superposer pour voir en transparence à quel point elles étaient similaires. Une, deux, trois, puis dix, vingt, trente et c'est au final des cinquantaines d'images qui se superposent les une sur les autres pour donner naissance aux œuvres de ma série « Je suis une légende ». Finalement ces photos que l'on avait postées pour que les gens jalousent un peu notre vie, n'ont peut-être rien de plus ou de moins que celles des autres comptes Instagram ou Facebook.
Au-delà de l'anecdote, la série « Je suis une légende » cherche à nous interroger sur notre consommation boulimique d'images, leurs légitimités et notre rapport au monde, rapport au moment présent et à l'oubli."
Brice Bourdet
Agathe Catel "DERRIÈRE LE RIDEAU".
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
"L’univers du cirque porte en lui quelque chose d’une mélancolie sacrée, entre ombre et lumière. Alors que leur métier consiste à procurer de la joie aux autres, les artistes de cirque vivent souvent dans des conditions précaires, et surtout en marge du reste du monde. Le cirque tient du rêve, bien sûr, il est lié à l’enfance, à une dimension de nous-même que l’on ne veut pas lâcher. Le cirque est un microcosme, doux et chaleureux, riche, multiculturel. Le berceau du partage, l’indifférence face à la différence. L’admiration, peut-être même de ce qui est extraordinaire, le contraire en somme, de notre société.
Loin de l’image erronée que l’on peut se faire des artistes, les circassiens travaillent dur. Ils encaissent la douleur, délivrant coûte que coûte leur spectacle, outrepassant les brûlures, les courbatures et autres blessures plus ou moins profondes, tels des soldats du rêve, prêts à tout pour honorer leur mission. Lorsqu’ils ne suent pas, ils réfléchissent, ils créent, ils cherchent. Les applaudissement du public les grisent et les incitent à poursuivre leur labeur. Parmi eux, certains n’auraient pas trouvé leur place dans le cadre de la société conventionnelle, car ils sont un peu hors-cadre ces artistes qui inventent leur propre famille et imaginent leur propre monde. Qu’ils soient cubains, mexicains, russes, français, américains, ils parlent tous le même langage. Celui du corps et de la lumière. Une langue qui prospère, loin de la violence du monde."
Agathe Catel
Orianne Ciantar Olive ''SOUS LES ÉTOILES D'ANDROMÈDE''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
“Longtemps j'ai été silencieuse. Encerclée moi-même par des montagnes qui me semblaient infranchissables, se déplaçaient avec moi à chacune de mes fuites. Il y a des lieux qui vous enferment, il y a des situations.”
A Sarajevo, 25 ans après le plus long siège de l’histoire moderne, la génération d’après cherche son étoile et son horizon, encerclée par ses héritages, ses rêves et ses responsabilités.
“A Sarajevo, 25 ans après, je cherche Leyla, Nike et Amir aux cheveux bleus, entre Cassiopée et Pégase, guidée par les dernières ondes de la voix de Paul Marchand. Je trouve Dino, Adana, Iman, Donja...”
La quête journalistique vacille, l’intention photographique est sous influence. Tout devient conversation. De mémoire d’adolescente aux adolescents, de la journaliste à la photographe, d’une ville à sa jeunesse, de l’histoire de la Bosnie à l’avenir de l’Europe.
C’est un miroir que l’on nous tend.
Orianne Ciantar Olive
Anne-Sophie Costenoble ''DES VOIX SILENCEUSES''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
Exceptionnelement, l'exposition est présentée en projection sur écran.
"La série "Des voix silencieuses" a été initiée en 2018 lors d’une résidence au monastère d’Halsnoy en Norvège.
J’étais pleine de vagues, avec un désir de vent et de fraîcheur. Mais frôler ce lieu m’a fait vaciller.
Il a fallu se glisser dans les interstices, être dans le suspens. Une dérive particulière, poétique et enchantée.
Par la suite, la Laponie et l’Islande ont été approchées. Un besoin de paysages qui vous hissent.
D’autres sensations se déposèrent,
des réminiscences, des deuils aussi.
Quelque chose que je n’attendais pas."
Anne-Sophie Costenoble
Série réalisée avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International
Joël-Alain Dervaux ''RÉCIT''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
"Le corpus Récit est né de la rencontre avec un comédien, Nathan Tordjman, au cours du projet Improvisations -se mettre nu et à nu- où il fait entrer le vêtement dans le champ des séances photographiques, comme objet transitionnel d’une mémoire. Depuis 2018, Nathan s’est progressivement affranchi de ce dispositif en laissant ressurgir des personnages réels ou imaginaires.
Au fil des séances, il est invité à revivre des expériences fortes de sa vie, en ramenant des sensations, une posture charnelle mais, au-delà, en permettant la résurgence de souvenirs ou de fantasmes dans ses mouvements ou ses regards. Il en résulte un récit sur la présence et la mémoire.
Réalisé d’abord dans mon atelier -Acte I-, nous avons engagé une remontée dans le temps en investissant de nouveaux théâtres tels le Petit Palais -Acte II-, l’Hôtel Soltykoff à Paris -Interlude- et la plage du Sillon à Saint- Malo – Acte III- qui deviennent des espaces revisités, transcendés par les performances."
Joël-Alain Dervaux
Guillaume Martial ''QUARTIERS LIBRES''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
Par un beau jour d’été en Bourgogne, Guillaume Martial entreprend d’aller photographier la prison de Varennes- le-Grand située aux portes de Chalon-sur-Saône. Arrivant au pied du mur, il installe son matériel et ouvre l’obturateur. Comme par magie, l’acte photographique transperce le béton et laisse apparaître la première photographie de l’histoire mondiale réalisée par Nicéphore Niépce - Point de vue du Gras, image datée de 1827 et révélée au monde à l’emplacement même de l’actuelle prison. Stupéfaction! Sur cette image iconique, on entre- aperçoit la cour de promenade, l’architecture carcérale et les deux miradors du centre pénitentiaire. Serait-ce une apparition mystique ou une illusion d’optique? L’image mentale se serait-elle confondue avec l’image physique? Partant de cette mystérieuse découverte, Guillaume Martial s’immerge dans la prison en détention provisoire. Il nous livre cette recherche inédite et nous rappelle que l’acte photographique n’est jamais autre chose qu’une question de regard et l’expression d’un point de vue...
Projet réalisé au Centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand avec le soutien du musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, de la DRAC Bourgogne-Franche-Comté et du SPIP de la Saône-et-Loire.
Projection d'extraits de portfolios.
Au centre des expositions Paul-Courboulay / Le Mans.
Des photographes ayant fait partie de la présélection effectuée lors de l’appel à auteurs ont la possibibilité de montrer un extrait de la série proposée dans le cadre d’un diaporama diffusé via un grand écran. Cela permettra ainsi aux visiteurs du Centre des Expositions Paul Courboulay de découvrir la diversité des dossiers reçus et une partie de ces quelques “coups de coeur” que l’équipe des Photographiques n’a hélas pu intégrer dans la sélection exposée.
Extraits diffusés :
ELSA BEAUMONT, “Maison de Dieu”
MÉLANIE DORNIER, "Miroir de poudre magique"
MÉLUSINE FARILLE, "Évasions confinées"
JEAN-LUC FEIXA, "Strange things behind belgium windows"
YVES LE GALL, "Visibles-Invisibles"
CAMILLE NIVOLLET, "Ainsi squattent-ils"
DOROTHÉE MACHABERT, "Bête is"
DELPHINE BLAST, "Fleurs de l’Isthme"
SYLVAINE ACHERNAR, "Debout près du fossé"
JENNIFER CARLOS, "Les Filles de Dieu"
JULIE DARMON, "Sortir de son ombre"
BENOIT GOMEZ-KAINE, "Zazen Zbeul
JEANNE MINIER, “Les temps des lieux”
Alain Laboile "LA DISPUTE".
À la médiathèque Louis-Aragon. Le Mans.
Pour la seconde année, la Médiathèque Louis Aragon et Les Photographiques explorent ensemble la photo-littérature jeunesse dans le cadre d’un partenariat. Cette exposition présente 15 photographies d'Alain Laboile extraites du livre destiné aux jeunes enfants qu'il co-signe aux éditions Les Arènes, avec l'auteure Victoria Scoffier. Cet album a été distingué par le Prix HIP Livre Jeunesse 2019, prix du livre de photographie francophone initié par l’association HiP - Histoires Photographiques et le Salon de la Photo.
Dans ce conte pour enfants, Nil et son chat Matou Cachou sont les meilleurs amis du monde. Dehors, ils vivent mille et une aventures. Un jour pourtant, une dispute éclate. La petite fille et le chat vont devoir apprendre à vivre l’un sans l’autre. Heureusement, les disputes ne durent jamais longtemps...
Riches en émotions, les photographies d’Alain Laboile parlent d’une enfance sauvage mais bien réelle: ce sont ses enfants qui figurent dans ses images, toujours prises sur le vif et jamais posées. Victoria Scoffier s’est emparée de ses images et en a tissé une histoire pour les petits.
Charles Delcourt ''RICOCHETS" – RÉSIDENCE DE CREATION 2022.
Exposition du 26 novembre 2022 au 9 avril 2023.
Au Musée Jean-Claude-Boulard - Carré Plantagenêt.
En 2022, l’association Festival de l’image, organisatrice des Photographiques, lance sa première résidence de recherche et de création, concrétisant ainsi l’envie déjà lointaine d’ajouter le volet de l’aide à la création et à la production auprès des auteur.e.s à sa mission de diffusion. Un jury de professionnels des arts visuels et de l’image en particulier présidé par Brigitte Patient (journaliste spécialisée en photographie) et composé de Yolande Mary (co-directrice du Centre Claude Cahun à Nantes), d’Alice Gandin (directrice des Musées du Mans) et de représentants de l’association ont alors désigné Charles Delcourt comme lauréat de cette première édition. L'exposition « Ricochets » résulte du travail développé à cette occasion par l’auteur. En partenariat avec les Musées du Mans, celle-ci prend la forme d'une quarantaine de photographies venant dialoguer par ricochets, parfois sous la forme du clin d'oeil, de l’humour, avec les objets archéologiques et historiques du parcours permanent du Musée Jean-Claude-Boulard Carré Plantagenêt.
Pendant cinq semaines, Charles Delcourt a exploré la ville du Mans en prenant comme fil conducteur ses cours d’eau, la Sarthe et l’Huisne. A la rencontre de leurs riverains, de leurs personnages, de leurs paysages et de leurs lieux de vie, il a promené son oeil aiguisé, rieur autant que tendre, attentif aux compositions et lumières autant qu'aux récits de vie de ses interlocuteurs. Influencé par la peinture, notamment flamande, il travaille la couleur pour en faire un trait d'union entre ses différentes photographies et ses sujets.
Ce projet est soutenu par la Ville du Mans et par l'État, Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) des Pays de la Loire - Ministère de la Culture
Olga Kukush & Maxim Dondyuk.
porté par le réseau Diagonal et le festival Odesa Photo Days
Au pavillon d'exposition du parc Théodore-Monod.
"Scenography of pregnancy", ©Olga Kukush
Le réseau Diagonal et ses 25 membres soutiennent le festival Odesa Photo Days et lancent une série d’expositions et d’événements mettant à l’honneur la scène photographique ukrainienne.
Depuis sa création, le réseau s’engage à faire société, être le relais de la parole de toutes et tous. Aujourd’hui, nous souhaitons nous mobiliser auprès des artistes, photographes et des opérateurs culturels ukrainiens et ukrainiennes, en imaginant collectivement des espaces de pensée libre et de soutien. La situation est impensable et nous savons nombreux et nombreuses les photographes engagés sur place, résistant avec leur arme qui consiste à faire des images et à documenter la réalité.
Pour défendre les valeurs de démocratie, de liberté d’expression et de paix, le réseau Diagonal, ses membres et en partenariat avec Kateryna Radchenko, fondatrice et directrice du festival international de photographie contemporaine Odesa Photo Days, proposent ensemble un cycle d’expositions et de rencontres mettant à l’honneur, dès le mois de mai et jusque fin 2023, la scène artistique et photographique ukrainienne.
Le soutien du ministère de la Culture au programme Odesa Photo Days porté par le réseau Diagonal illustre son engagement constant aux cotés des artistes en exil et notamment des photographes ukrainiens privés de lieux d’exposition en ces temps de conflit.
Série "Between life and death", ©Maxim Dondyuk
Alexandre Chamelat ''LITOSFERA''.
Jusq'au 6 avril
À l'Éolienne - Espace Culturel / Arnage.
"C’est à un peu plus de 100 km des côtes Marocaines, sur un archipel de nature volcanique au cœur de l’océan Atlantique que prend forme cette série. De Tenerife à Lanzarote en passant par Fuerteventura, la découverte de ce territoire hispanique s’écrit au fil des rencontres humaines, animales, végétales et minérales.
Basalte, Trachyte, Silice et autres minéraux soutiennent mes pas au sein des Caldeiras et le long du littoral, ils offrent leurs moindres détails et laissent imaginer leurs anciennes formes magmatiques. Surfeurs et bergers se dressent tels Éole face aux rafales des Alizés, les uns reprennent leurs souffles entre deux ondulations océaniques, les autres suivent leurs sentiers séculaires. La Calima, ce vent chaud et violent chargé de sable provenant du Sahara semble pétrifier la végétation, comme un moyen de rendre à la lithosphère son écorce terrestre."
Alexandre Chamelat
En partenariat avec la ville d’Arnage et l’Éolienne - Espace culturel
Virginie Limbourg ''HABITER AUTREMENT".
À la médathèque Louise Michel et au centre social Gisèle Halimi / Allonnes.
Du 14 mars au 8 avril.
Vernissage vendredi 17 mars à 18h.
Aujourd’hui, en Belgique, de nombreuses personnes ont fait le choix de l’habitat léger. Une solution qui répond à la crise du logement et à l’envie de vivre sobrement, proche de la nature.
Depuis 2011, Virginie Limbourg sillonne les sentiers du quartier de La Baraque, un ensemble de petites maisons auto-construites en bois, en verre, en terre-paille, des roulottes et des bulles. Un quartier alternatif qui résiste depuis plus de 40 ans face aux pouvoirs publics et à la pression urbanistique. Au fil de ses rencontres avec les habitants, la photographe nous propose un regard citoyen sur cette communauté qui lutte contre la spéculation immobilière et qui revendique de manière pacifique le droit d’habiter autrement.
En parallèle, Virginie Limbourg nous invite à découvrir le village des yourtes autrefois implanté à Lathuy. Après plusieurs années de vie en communauté, les quelques familles installées dans un verger ont dû démonter roulottes et yourtes, malgré l’accord du propriétaire.
En partenariat avec la ville d’Allonnes et la médiathèque Louise Michel
Olivier Martin Gambier ''REFLUX''.
du 19 mars au 8 mai. Exposition en extérieur/parcours sur l'île en accès libre.
Au Centre d’art Île MoulinSart / Fillé/Sarthe.
Vernissage dimanche 19 mars à 11h.
Il s’agit d’une série de photographies grand format d'objets collectés sur les plages du Finistère.
Brassés par la mer puis recrachés sur le rivage, ces objets portent les traces du processus de digestion par le milieu marin. L'organique et le chimique, le vivant et le décomposé s'entrelacent dans un amalgame de matières. Le dispositif de prises de vues respecte un protocole minutieux qui fait référence à l'imagerie scientifique: frontalité, netteté sur l'ensemble du sujet, fond noir uniforme, agrandissement. Ainsi représentée la réalité apparait sans le filtre de son contexte. Le regard se perd à sonder les détails macroscopiques de ces matières, stigmates de la lutte entre les éléments naturels et nos productions humaines.
Ces détritus adoptent une dimension sculpturale et deviennent les personnages d'une scène de la dénaturation. Les codes des alléchantes images de vulgarisation scientifique sont renversés au profit d'une figuration de l'insignifiant.
Flottant dans l'éther ces formes spectrales illustrent les planches d'un herbier du rebut.
En partenariat avec le Communauté de Communes du Val de Sarthe et le Centre d’Art de l’Ile de MoulinSart
HORS CADRE #10. Découvertes.
Jusqu'au 9 avril à la MJC Ronceray - Le Mans
Vernissage : mardi 21 mars à 18h30
Chaque année, la MJC Ronceray s'associe aux Photographiques et expose de jeunes photographes prometteurs pour la plupart issus du territoire.
Mathilde Brunet "MASQUES''
À L'Alambik, MJC Ronceray / Le Mans
Le masque, c’est ce qui s’interpose entre mon appareil et le sujet. Ainsi, la fumée de cigarette, le crâne, le boîtier photo, l’image projetée ou encore la trace concourent chacun à leur manière à le mettre en jeu et en scène. Le masque empêche l’évidence, il en permet une autre. Il cache et révèle, mais sans doute révèle-t-il plus qu’il ne cache. Le masque est une confluence heureuse, un lieu où des choses se passent, s’échangent, s’interpénètrent, ou se rejettent, un prisme dont le pouvoir de diffraction se mesure à la capacité qu’il a d’engendrer un autre potentiel de réalité. Et c’est à la faveur d’une dimension intermédiale qu’il s’incarne le plus souvent, où peinture et photographie se captivent et entretiennent la réciproque.
Anaëlle Salgueiro "LAISSER PARTIR"
À L'Alambik, MJC Ronceray / Le Mans
Vernissage : mardi 21 mars à 18h30
Se référer au passé permet de rester ancré dans le présent et d’anticiper le futur. Mais ressasser et y vivre encore, empêche quiconque d’aller de l’avant.
Des blessures ne cicatrisent jamais et des moments douloureux ne font que ressurgir. Il faut reconnaître qu’il est normal de se séparer de ceux qui évoquent le passé, laissant des cicatrices trop ouvertes. C’est alors le moment propice pour réaliser qu’il faut laisser partir certaines personnes pour en laisser d’autres venir.
Prendre conscience de celles et ceux qui font définitivement partie du passé.
Cela amène à se poser la question de ce que l'on a laissé rentrer dans nos vies et de ce qu'il est nécessaire de déconstruire pour mieux reconstruire.
Le temps devient un pion majeur dans ce voyage vers l’après, qui nous éloigne d’un autre temps sur lequel il n’est plus nécessaire de se retourner.