Christophe Beauregard ''WHY NOT PORTRAITS ?''.
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans.
"La série photographique "Why Not Portraits ?" interroge la question de la pose et du cadre : comment, lorsque l’on compose un portrait, positionner le sujet photographié ? La règle veut que le premier plan, recueillant la figure du modèle, prévale sur le second, ici des papiers peints volontairement « sans qualité » sinon celle-ci, imposer un affichage visuel qui fait contraste, perturbant pour l’œil. "Why Not Portraits ?", précise Christophe Beauregard, "a pour objectif de rassembler des portraits d’anonymes et d’inciter à porter une attention particulière à leur apparence. Comme dans certaines toiles de Matisse du début du XXe siècle, ces modèles sont photographiés devant des fonds imprimés, l’occasion de questionner les rapports de la figure au fond. Il peut exister un lien formel entre ce fond et les matières des vêtements, soit au contraire la figure s’en détache."
L’anonyme figuré, quand il s’agit d’un portrait, est d’office problématique : qui est-elle ? et qui est-il ?, se demande- t-on. L’image, dans ce cas, appelle l’identité. Or l’identité de chacun des modèles, par Christophe Beauregard, ne sera pas précisée, sauf par un vague prénom (« Alexis », « Nadège », « Guillaume », « Carole », sans plus de précision au registre identitaire). Il en résulte pour le spectateur une relation tendue à l’image. Affectueuse en ce qu’elle offre la figure de personnes photographiées à leur avantage, qui cherchent à crever l’écran, l’image est aussi bien frustrante. Elle n’en dit pas assez, elle semble de surcroît hésiter entre la valorisation du sujet et celle du fond sur lequel s’affiche celui-ci, dans un troublant va-et-vient entre certitude et incertitude et entre affirmation et dévalorisation de la personne."
Paul Ardenne, critique et historien de l’art
Christophe Beauregard vit et travaille à Paris. Son approche particulière du portrait lui a valu un certain nombre de collaborations prestigieuses, de Dior à Berluti, en passant par le Centre Pompidou-Metz ou le CentQuatre-Paris.Exposé en France et à l’étranger, il est régulièrement publié dans des revues telles que Le Monde, L’OEil, Libération et Les Inrocks. Il est représenté par la galerie Ségolène Brossette (Paris).