Nicolas Ruann
''PERSON_''
Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans
‘‘Dans l’abondante malle à accessoires, Nicolas Ruann semble délaisser le masque – qu’il a souvent trituré, fait reluire ou tomber – pour faire de la colonne vertébrale son nouvel objet de prédilection. Sculptées dans le papier recyclé, les ossatures postiches viennent surligner les dos nus comme d’étranges exosquelettes, interchangeables à l’envi, laissant déborder à la surface de la peau ce que la chair habille d’ordinaire d’un si grand secret. Simple désir d’exhiber crûment ? La démarche est plus fine. Si Nicolas Ruann s’empare de ce matériau anatomique, c’est pour en interroger la subtile symbolique qu’il décompose, dans un souci d’exhaustivité, sur plusieurs panneaux photographiques. Clef de voûte de l’architecture humaine, l’épine dorsale n’en demeurera pas moins, en terre, une ruine anonyme, os parmi les os. Conscient de la dimension sacrée qu’elle revêt, Nicolas Ruann la sublime en la déclinant à travers une gamme de métaphores et de compositions signifiantes pour raconter l’un des grands fléaux de notre époque : l’envahissante surconsommation.’’
Nicolas Liau, écrivain
Nicolas Ruann est un artiste visuel français né en 1987.
Depuis plus de 9 ans, son temps est essentiellement consacré à la photographie et de façon plusgénérale à l’image.
Les premières années de recherches photographiques ont été tournées vers une démarche d’expérimentation où il a pu créer les séries photographiques telles que TRAUMA ou WASTE.
S’inspirant autant de faits divers, de la surenchère médiatique, que de l’évolution des codes de conduites ; il transforme et transpose l’image. Un univers singulier représentant le plus souvent des corps nus, sans visage avec toujours cette envie frontale de questionner le spectateur là où la frontière est parfois difficile d’accès. En 2015, il produit et réalise son premier court-métrage
ONIUM qui sera par la suite sélectionné dans des festivals en France et à l’étranger…
Toujours avec un soin méticuleux et chirurgical, Nicolas RUANN continue d’interroger son subconscient afin d’y extraire une vision esthétique très personnelle sur l’humain et un questionnement autour de l’identité notamment avec PERSON_, travail photographique sur la surconsommation.