Carte blanche à Undertaker : Peter Winfield

‘‘JUST KIDDING’

Au pavillon de garde du parc théodore Monod, Le Mans

peter winfield les photograzphiques

Prenez un Anglais. Un bel Anglais. L’œil doit être rieur, l’accent improbable, et la bouche doit arborer cette moue subtile qui laisse entendre qu’il y a toujours un rayon d’humour derrière la grisaille du quotidien.
Prenez cet Anglais et mettez-le en France. Qu’observe-t-on ? Rien. La ville nous semble égale à elle-même, monotone, bruyante, agitée, bégayant sans fin sa litanie « métro-boulot-dodo ».
Qu’observe-t-il ? Tout. L’enfant qui dort dans l’œil d’une vieille dame. Le sourire du policier. L’élégance du balayeur. La façade oubliée qu’on ne regardait plus. L’amour au creux des rides. La joie naïve qui sommeille dans les froncements de sourcils du costard-cravate.
Alors, l’Anglais fait cette chose étrange et mystérieuse : il parle. Mieux encore, il fait parler. Et, finalement, il nous donne à voir. Il sort la réalité d’elle-même pour en goûter avec nous les meilleurs morceaux. Il décale. Il éclaire sous un autre angle pour partager avec nous son coup d’œil. Il nous invite à faire un tour derrière les apparences, dans cet espace étrange où l’agitation, un instant, s’arrête, pour laisser place à la vie.

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